La respiration nasale pendant l’exercice physique, technique préconisée par l’Ayurvéda, permet de mieux bénéficier des effets positifs de l’exercice physique. L’activité du système nerveux parasympathique prédomine, signe que l’activité s’exerce dans un contexte de relaxation. Les analyses EEG effectuées par le Dr. Fred Travis et son équipe montrent que la respiration par le nez favorise un fonctionnement du cerveau plus cohérent, avec une augmentation significative des ondes de type alpha, révélatrices d’un état de relaxation qui se maintient malgré l’activité physique. Par ailleurs, si l’exercice physique est pratiqué le matin à jeun, ce que conseille également l’Ayurvéda, La recherche scientifique montre que la quantité de graisse brûlée est plus importante, 67% contre 50% après avoir mangé, un point connu de nombreux clubs de sports.
C’est en 1996 que l’International Journal of Neuroscience a publié une étude sur les effets précis de la respiration nasale conseillée par l’Ayurvéda. L’étude a comparé la respiration par la bouche à la respiration nasale sur des sujets pédalant sur un vélo d’exercice. Au niveau du rythme cardiaque, aucune différence significative de la fréquence entre les deux types de respiration n’est apparue pour des charges de travail équivalentes. En revanche, le nombre de respirations était systématiquement inférieur avec la respiration nasale. Pour un effort maximum de 200 watts de résistance sur le vélo, il y avait 14 respirations par minute pour la respiration nasale contre 48 respirations par minute pour la respiration par la bouche. L’effort perçu était significativement plus faible avec la respiration par le nez. Ce paramètre a été mesuré en attribuant une note sur une échelle de 1 à 10 (10 étant le plus stressant). Au cours de la respiration par la bouche, l’effort perçu est monté à 10 contre 4 pour la respiration nasale. Autre constat, en mesurant l’arythmie sinusale respiratoire, les chercheurs ont noté que l’activation du système nerveux parasympathique avait considérablement augmenté pendant la respiration par le nez. Quant à l’activité du système nerveux sympathique, elle était réduite avec la respiration nasale, ce qui suggère que l’individu a connu l’état de « flow » courant chez les grands athlètes. Alors que les études constatent que le cerveau devient plus incohérent pendant les périodes de stress et d’effort, cette étude a montré le contraire: une plus grande cohérence des ondes cérébrales de type alpha avec la respiration nasale, signe d’une profonde relaxation pendant l’exercice physique. Dernier paramètre étudié, celui de l’endurance. L’étude a montré qu’elle était significativement plus élevée avec la technique de la respiration du nez.
Si la respiration nasale est plus difficile que la respiration buccale au début, avec le temps et la pratique, elle permet un même niveau de performances athlétiques avec beaucoup moins d’efforts, moins de fatigue et surtout plus de bénéfices tangibles en termes de santé. En accord avec l’étude publiée dans la revue Heart, l’Ayurvéda considère que l’exercice excessif épuise la physiologie alors que le manque d’exercice favorise l’encombrement des doshas. L’exercice est essentiel pour déplacer le prana dans chaque cellule du corps. Le bon équilibre en matière d’exercice est associé à une respiration confortable par le nez.
Jo Cohen (extrait de « La voie de l’ayurvéda« ).