En fin de séance de yoga, nous sommes généralement en « état de yoga ». C’est-à-dire en lien avec dhyāna (état de méditation). Cet état est possible grâce à toute une préparation du corps et du mental.
En yoga, la pratique d’une discipline de vie, qui consiste à se purifier par l’action de chauffer le corps, le débarrasser de ses impuretés s’appelle tapas.
Le lien entre le corps, le mental et la respiration permet donc d’atteindre cet état de plénitude, d’union avec soi-même et avec l’extérieur.
Dans les Yoga Sūtras de Patañjali*, texte de référence en yoga, le Yoga Sūtra essentiel qui s’inscrit dans cette démarche est le YS I.23 « Īśvara-praṇidhānad vā » (prononcer Ishvara).
La traduction de ce Sūtra est « Ou bien par un abandon au Seigneur, s’obtient l’orientation des activités psychiques ».
Le plus important dans cet aphorisme est : qu’est-ce que l’on entend par Seigneur ?
Dans ce Yoga Sūtra, Patañjali dit :
Le mot Īśvara signifie maître, roi, mari, haut personnage ou encore le dieu personnel, unique, Dieu en tant que seigneur de la nature, « l’ātman cosmique », n’importe quel dieu… (…)
En fait, Īśvara symbolise Dieu sous son aspect personnel tel qu’il est perçu par chaque individu.
(…) Un lecteur de culture judéo-chrétienne doit veiller à éviter de prendre Īśvara pour le « créateur du ciel et de la terre »… Il représente l’omniscience, l’origine de tout savoir, le guide spirituel par excellence. (…)
Le yoga a dès lors une valeur universelle. Il ne peut y avoir conflit avec une religion. Il favorise l’éveil du croyant dans sa propre religion.
On peut alors ressentir l’envie, dans un état d’esprit de gratitude, de « remercier ».
Chacun(e) est libre de remercier qui il veut, qui elle veut. C’est ce qui rend le yoga si puissant et si magique.
Mon maître zen parle de « lumière silencieuse », cet état de plénitude, ce silence intérieur présents dans chaque être.
Merci Īśvara, merci la vie !
Elise Meyrou
11 Novembre 2015
*Yoga- Sūtra de Patañjali « Miroir de soi »
Bernard Bouanchaud
Editions âgamât