Le souffle, lien entre macrocosme et microcosme
Les ressemblances, les analogies, et les symboles dessinent une vision unitaire du monde, dans laquelle l’être humain est connecté avec l’univers dont il est partie prenante.
Pour le taoïsme, les souffles du corps possèdent une efficacité spirituelle, ling, qui peut s’extérioriser et communiquer avec les essences correspondantes dans le macrocosme. Par exemple, aux deux yeux correspondent le soleil et la lune mais il s’agit de réaliser, à partir de ces deux points de communication, le Soleil et la Lune à l’intérieur du corps. Le corps devient alors l’univers, monde sacré parfait car réalisé d’après un principe d’ordre transcendant.
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La respiration est le paradigme de toutes les dualités dynamiques qui existent. Le couple inspir/expir est analogique du flux/reflux vibratoire, du rythme océanique des marées, de la dyade originelle masculin/féminin, yang/yin, de l’évolution/involution, mouvements centrifuge et centripète à partir d’un centre. (…)
Spiritualités asiatiques : bouddhisme et taoïsme
Le bouddhisme est davantage connu en Occident que d’autres cultures spirituelles asiatiques. Le terme sanscrit dhyâna, « méditation », a subi des transformations phonétiques, qui servent à qualifier notamment les écoles japonaises zen et le bouddhisme chinois dit chan, né au Ve siècle avant notre ère. En chine, ce courant de pensée a été influencé par le taoïsme, dao-jia, qui accorde une place prépondérante au souffle et à la dimension énergétique de la vie.
Le méditant bouddhiste respire simplement en conscience et développe une attention et une présence de plus en plus aiguës, afin de percevoir la relativité du monde. L’expérience visée est celle d’une vacuité bienheureuse. (…)
La respiration comme expérience spirituelle
Inspirer, ce n’est pas seulement inhaler l’oxygène indispensable à la vie, c’est aussi, symboliquement, accueillir en nous un élément de nature éthérée, spirituelle, s’assimiler un pouvoir spirituel pour le diffuser dans tout son être. Expirer permet, certes, d’expulser un air chaud, chargé en gaz carbonique, produit par nos cellules organiques et ainsi de nous désintoxiquer. C’est aussi un temps de relâchement des tensions, d’abandon confiant.(…)
Extrait du journal de l’Institut Français de Yoga (IFY) – Automne 2013